Comment rater ses Feedbacks ? Tout un art ! đ
- Emmanuel Novice, Coach épicé
- 21 déc. 2020
- 4 min de lecture
DerniÚre mise à jour : 23 déc. 2020

En entreprise, comme dans la vie courante, donner ou recevoir des feedbacks est essentiel, tout dâabord pour reconnaĂźtre lâexistence de lâautre, ensuite pour lui exposer un talent ou lâamener Ă grandir !
Puisquâil sâagit dâun besoin vital, je vous propose dans cet article, tout ce quâil faut faire pour rĂ©aliser un « mauvais feedback » ! PrĂȘt ?
Avant tout, mal choisir son moment !
Le meilleur « pire moment » est dâattendre lâentretien annuel pour Ă©changer des feedbacks entre manager et collaborateurs.
Nâencouragez surtout pas vos collaborateurs Ă sâĂ©changer des retours constructifs en dehors de ces moments officiels. Par contre, ils peuvent se formuler autant de reproches que nĂ©cessaire.
Rien de plus efficace quâun Ă©vĂšnement qui nâa lieu quâune fois par an pour faire savoir Ă ses collaborateurs ce que lâon pense de leur travail et surtout dâeux ! Cela garantit un bon effet de surprise et peut permettre de mettre fin Ă toute Ă©change constructif qui risquerait dâamener un besoin de suivi et donc une charge de travail inutile !
Ah oui, et ne préparez surtout pas ! Faites confiance à votre instinct !
Ensuite, la forme !
Les rĂšgles dâun bon « mauvais feedback » sont simples. Une fois maĂźtrisĂ©es, il vous suffira de les dĂ©rouler scolairement et autoritairement pour ĂȘtre sĂ»r dâarriver Ă des quiproquos sans fin.
1. Jugez !
On dit que le « TU » tue ! Alors nâhĂ©sitez pas !
Pour un feedback nĂ©gatif, employez Ă outrance le pronom « TU ». Il sâagit de bien faire ressentir Ă votre interlocuteur que le problĂšme vient de lui ! Il doit se sentir coupable, voire frustrĂ©, câest probablement le meilleur moyen de le faire changer.
Pour un feedback positif, je vous invite Ă utiliser plutĂŽt le « ON ». AprĂšs tout, si quelque chose de bien est Ă souligner, il fait partie dâune Ă©quipe dont vous ĂȘtes le responsable !
Exemples pour Paul lors de son évaluation annuelle :
« Paul, TU nâas encore pas atteint tes objectifs cette annĂ©e ! TU dois te remettre en cause ! » ;
ou encore « par contre, ON peut ĂȘtre fiers de tâavoir libĂ©rer assez de temps pour suivre ta formation ! ».
2. Ne jamais dire le fond de votre pensée !
Il est essentiel lors de ces Ă©changes de garder votre masque professionnel et de ne surtout pas changer de stratĂ©gie, pour Ă©viter de dĂ©voiler une faiblesse, voire une part dâhumanitĂ© !
Je vous invite donc Ă formuler votre feedback en utilisant : la ruse, les non-dits et, pour encore plus dâefficacitĂ©, lâagressivitĂ© (voir schĂ©ma ci-dessous).

AprĂšs tout, un message bien passĂ©, câest un message bien reçu. Câest donc Ă votre interlocuteur dâĂȘtre assez malin pour comprendre le fond de votre pensĂ©e.
Exemples pour Sophie qui a tendance Ă ĂȘtre en retard sur le planning :
La manipulation : « Sophie, cette fois tu as rĂ©ussi Ă me rendre le dossier dans les temps ! Top ! » pour lui faire comprendre que ce serait bien quâelle soit plus rĂ©guliĂšre. Oui, un peu dâironie aussi ne fait pas de mal !
PassivitĂ© : « Ok, Sophie ». LĂ , câest sĂ»r elle va comprendre que jâaimerais que ce soit toujours ainsi !
AgressivitĂ© : « Bon, Sophie, tu commençais Ă mâagacer Ă rendre toujours tout en retard, mais puisque pour une fois que tu es dans les temps, jâattends la prochaine fois avec impatience ! ». Si avec ça, elle ne comprend pas, il faudra penser Ă ĂȘtre plus brutal la prochaine fois.
3. Attaquer lâidentitĂ© !
Ce sujet nâest pas des plus naturel.
Pour faire simple, il faut que faut le feedback soit inconditionnel, câest-Ă -dire non pas sur le « savoir-faire » de votre collaborateur mais bien sur son « ĂȘtre », comme dĂ©crit dans le schĂ©ma ci-dessous.
Tant quâĂ faire, il faut le toucher au plus profond de lui-mĂȘme :

Exemples :
Feedback positif inconditionnel : « Bernard, tu es bien sympathique ». On parle bien de lui dans son ĂȘtre et câest trĂšs positif⊠nâest-ce pas ?
Mais câest encore plus puissant dans sa version nĂ©gative : « Bernard, tu es un bon Ă rien ! ». LĂ , câest efficace !
4. Et surtout, dans un seul sens !
Chacun se construit en fonction de ses capacitĂ©s Ă savoir : recevoir, donner, demander et se donner Ă soi-mĂȘme des signes de reconnaissance. Mais je vous invite surtout Ă savoir les refuser !
Un bon « mauvais feedback », câest celui quâon impose !
Avec tout ça, jâespĂšre vous avoir Ă©clairĂ© sur lâart du mauvais feedback !
Et plus sĂ©rieusementâŠ
Vous lâaurez bien compris, pour faire un bon feedback, il suffit de faire lâinverse de tout ce que vous venez de lire :
Distribuez et rĂ©clamez du feedback tout au long de lâannĂ©e ;
Préparez vos feedbacks, personnalisez-les en fonction de vos interlocuteurs ;
Parler en « JE » (« je ressens que⊠», « je te reconnais la valeur de⊠et cela me touche car cela mâapporte⊠») ;
Soyez assertif dans vos messages, exprimez vos vĂ©ritĂ©s tout en respectant lâautre ;
Utilisez de préférence les feedbacks conditionnels sur les comportements, et avec bienveillance, les feedbacks inconditionnels positifs, jamais les négatifs !
Il existe de nombreuses méthodes pour bien les formuler : Communication Non Violente (OSBD), OSCAR, DESC, etc.
Développer la culture du feedback dans vos équipes, accompagner les managers à adopter la juste posture dans ces échanges sont des éléments que propose epicallia dans son accompagnement.
NâhĂ©sitez pas Ă nous contacter pour en savoir plus.
Quel « mauvais feedback » seriez-vous prĂȘt Ă faire de cet article ?
Commentaires